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Le taux d’intérêt réel à l’emprunt a-t-il baissé avec l’inflation ?

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C’est une question que beaucoup d’investisseurs se posent. Compte tenu de la hausse progressive des taux d’intérêts, il y a un effet d’éviction pour l’achat de biens immobiliers par les ménages les plus modestes. Néanmoins, pour les investisseurs professionnels, la hausse relative du taux d’intérêt réel représente une opportunité.

En effet, avec une inflation galopante, on se rend compte que les taux d’intérêts réels à l’emprunt augmentent beaucoup moins vite. Cela signifie qu’emprunter une somme aujourd’hui et l’investir immédiatement permettrait de n’avoir qu’à rembourser une somme plus réduite à l’avenir compte tenu de l’inflation. C’est sur cette question que s’est penché Astérès, dans une note parue le 10 juin 2022. Et le décryptage de cette note est particulièrement intéressant, comme vous allez le voir.

Une baisse du taux d’intérêt réel à l’emprunt en trompe l’oeil

Pour Astérès, cette baisse du taux d’intérêt réèl à l’emprunt en France ne serait que de façade. Voilà précisément ce que ce cabinet de conseil en pense : « En apparence, le taux d’intérêt réel a baissé. Le taux nominal, c’est-à-dire celui payé par un emprunteur ou perçu par un prêteur, a augmenté depuis le début de l’année.

En effet, le taux à 10 ans auquel s’endette l’Etat français (qui peut être considéré comme une référence du taux sans-risque), qui se situait encore en territoire négatif à l’été 2021, atteint désormais 1,9 %. Il s’agit-là d’un taux nominal, qui doit être ajusté de l’inflation pour obtenir le taux réel, c’est-à-dire celui qui détermine le coût réel d’un emprunt (ou la rémunération d’un placement) ajusté de la variation des prix. L’inflation ayant augmenté plus rapidement que le taux nominal ce printemps (l’inflation est passé de 2% à l’été 2021 à 5,2 % en mai 2022), il en résulte une baisse apparente du taux réel. »

Avec l’inflation, le cours des métaux ne cesse d’augmenter, ce placement étant considéré comme une valeur refuge. L’or, et l’argent sont de plus en plus recherchés (qu’il s’agisse de pièces de monnaie en or, ou de bague en argent pour homme, les particuliers recherchent les métaux précieux).

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Calculer le taux réel d’emprunt est plus complexe

En effet, Astérès met en avant un autre calcul que celui qu’on a envie de faire pour calculer le taux d’intérêt réel. Plutôt que de soustraire le taux d’inflation au taux d’intérêt nominal, Astérès préfère utiliser ce que l’on appelle un déflateur de PIB. Le cabinet de conseil Astérès explique sa démarche : « Dans la situation présente, il semble préférable d’utiliser le déflateur du PIB qui considérère l’ensemble des prix, y compris les prix à la production, et non les seuls prix à la consommation comme c’est le cas de l’inflation.

Le déflateur du PIB est resté stable au cours de l’année écoulée, autour de 1,5 % en glissement annuel. En utilisant cette mesure de la variation des prix, on obtient donc un taux d’intérêt réel qui a progressé d’environ 2 points en un an pour se situer à environ +0,5 % en mai 2022. »

Qu’est-ce que le déflateur de PIB ?

Le déflateur de PIB est une notion qui ne parle pas à certains. Et pourtant, comme nous venons de la voir, elle est très importante pour calculer le taux réel d’emprunt. Voici la définition qu’en donne Astérès :

Le déflateur du PIB intégre l’ensemble des prix (consommation, investissements, exportations et importations). Dans le calcul du PIB, les importations sont assorties d’un signe négatif, puisqu’elles ne représentent pas une production domestique. Dans la mesure ou le prix des importations est répercuté intégralement dans les prix à la consommation, leur variation n’impacte pas le déflateur du PIB. Dans les faits, une hausse du prix des importations n’est généralement pas entièrement répercutée dans les prix (comme c’est le cas actuellement, où les entreprises réduisent leurs marges pour limiter les hausses de prix). Dans ce cas, une hausse du prix des importations conduit toutes choses égales par ailleurs à une baisse du déflateur du PIB.

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