Le textile a une grande histoire à Lyon, c’est le moins que l’on puisse dire. On pense forcément aux canuts qui tissaient la soie, jusqu’au début du vingtième siècle. Mais aujourd’hui, le projet phare a un tout autre nom : Bel Air Textile. Aujourd’hui, la capitale du Rhône souhaite relancer la filière textile avec un projet de tiers-lieu innovant. Quatre acteurs locaux se sont mis autour de la table et portent un projet concret. On vous explique !
Bel Air Textile : impulsion de 4 acteurs lyonnais
Bel Air Textile va voir le jour sous l’impulsion de 4 acteurs lyonnais très reconnus localement. Dans un premier temps, Bel Air Camp (tiers-lieu très dynamique de la métropole), la CCI Lyon Métropole, Crafters (atelier de personnalisation textile) et l’Union des Industries Textiles, ont porté le projet sur ses fonds baptismaux.
Un co-working pour les acteurs de la mode
Concrètement, Bel Air Textile sera un nouvel espace de co-working pour les porteurs de projets et les jeunes pousses de l’industrie textile. L’idée est de proposer sur un ancien site industriel des machines de confection en libre accès. Ainsi, la mise en commun permet d’éviter de nombreux investissements indispensables pour toute société qui souhaite se lancer dans l’industrie de vêtements. Les fonds économisés pourront ainsi être réinvestis dans le développement de la société, ou permettront de dégager une marge, tout en conservant un niveau de prix raisonnable.
Pauline Siché-Dalibard, la directrice générale du groupe Bel Air Camp, abonde dans ce sens : « Chaque entreprise aura la possibilité d’y faire réaliser sa production à un tarif attractif qui est permis par la mutualisation des différents petits volumes de commandes. Ensemble, nous souhaitons vraiment consolider cette filière et être une sorte de vaisseau pilote de l’innovation textile, une usine du futur ».
Développer la filière textile
Matériellement, Bel Air Textile prendra place sur un ancien site industriel de 2800 mètres carrés, au Carré de Soie à Villeurbanne. L’objectif affiché est d’accueillir jusqu’à 100 entreprises sur place. L’ouverture officielle est prévue pour janvier 2024, mais une capacité d’accueil est d’ores et déjà possible dans un bâtiment annexe.
Ce projet vise à faire émerger de nouveaux acteurs français du textile quand cette filière n’arrive pas à être présente sur de forts volumes. En effet, la filière du textile made in France a pour habitude de se limiter à des petits volumes ou sur des niches (comme Chandam qui valorise la laine de mérinos française). Les acteurs du textile français parviennent pour certains à grossir, à l’instar du groupe Chamatex qui multiplie les investissements et grandit par la croissance externe, mais ils restent encore à une taille modeste en comparaison des acteurs asiatiques.