Le HHC vient d’être officiellement interdit en France. Pour rappel, il s’agit d’une molécule de synthèse, qui se vantait d’avoir des effets similaires au THC (principe actif du cannabis, interdit en France). De plus en plus populaire, le HHC était utilisé par un panel hétéroclite de consommateurs, qui venaient rechercher d’autres sensations que la détente, et le relâchement, principales vertus du cannabidiol (CBD).
Jusqu’à 15% de chiffre d’affaires en moins selon les distributeurs
Les distributeurs de CBD qui avaient fait le choix de commercialiser du HHC estiment qu’ils vont subir une perte de chiffre d’affaires. Parmi ceux que nous avons intérrogé, Rémi (qui a préféré conserver l’anonymat) nous raconte qu’il avait commencé à se constituer une clientèle : « Beaucoup de personnes qui voulaient arrêter le cannabis, autant pour le THC que pour le côté illégal de la démarche, venaient m’acheter du HHC une à deux fois par semaine. J’étais en train de créer une petite communauté HHC sur Rennes ».
Il comprend mal l’interdiction du HHC car selon lui, il y avait un vrai phénomène de report du cannabis traditionnel vers le HHC : « En ramenant dans la légalité une partie des ex-consommateurs de cannabis, on réduisait le trafic de drogue, on augmentait les recettes de l’Etat et les gens pouvaient être en sécurité au moment d’acheter leur produit ».
Pour un autre distributeur interrogé, qui est avant tout un bureau de tabac, le HHC est un produit qui séduisait les jeunes principalement, et de plus en plus. Son interdiction brutale le poussera à avoir des stocks invendus, et donc une perte sèche de chiffre d’affaires. Au total, les commerçants contactés estiment que cette interdiction va leur enlever de 2% (dans le cas d’un bureau de tabac) à 15% (boutique spécialisée CBD) de chiffre d’affaires en 2023. En effet, les clients plébiscitent plutôt de la fleur de CBD ou la résine de CBD pas cher.
Vers de nouvelles tendances ?
Si la légalisation du cannabis n’est pas prévue en France, les professionnels du secteur comptent bien trouver rapidement une molécule capable de remplacer le HHC. Ainsi, plusieurs noms de cannabinoïdes de synthèse ou naturels circulent, comme le H4CBD.
Mais, l’Union des Professionnels du CBD se veut plus mesurée sur les évolutions du secteur. Dans un communiqué, le syndicat se déclare opposé à la légalisation de substances dérivées du cannabis qui comportent « une incertitude scientifique, sanitaire et juridique« . A voir s’ils seront écoutés par leurs adhérents…