Le gouvernement a décidé de geler le taux du livret A à 3% au 1er août dernier (et donc également celui du LDDS), alors que le respect de la formule de calcul de la Banque de France aurait logiquement entraîné une revalorisation supérieure à 4%, comme nous l’expliquions dans cet article. Mais, pour ne pas trop complexifier la construction de nouveaux logements sociaux en France (car les taux auxquels prêtent les banques aux bailleurs sociaux sont indexés sur le taux de rendement du livret A), le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a suivi la recommandation du gouverneur de la banque de France de geler le taux du livret A à 3%.
Jusqu’à quand le livret A restera-t-il à 3% ?
Bruno Le Maire savait que l’évolution du taux du Livret A était un arbitrage difficile. Comme nous vous l’expliquions, il y a d’un côté les épargnants qui souhaitent une rémunération plus élevée sur le Livret A, et de l’autre côté les bailleurs sociaux qui doivent se financer pour rénover et construire afin d’augmenter la capacité du parc locatif social. Ces derniers souhaitent un taux bas, pour que le coût du crédit reste intéressant pour eux et ne paralyse pas le secteur de l’économie.
Le ministre de l’économie a donc du faire face à ce dilemme. Pour satisfaire les bailleurs sociaux, il a choisi de geler le taux du livret A à 3%. Mais, pour offrir des garanties aux épargnants, il a décidé de garantir le taux du livret A à ce niveau jusqu’en janvier 2025. Donc, à ce jour, nous sommes certains que le livret A restera à 3% jusqu’en janvier 2025.
Stabilité pour le livret A et reflux de l’inflation
Cette stabilité pour le livret A jusqu’en janvier 2025 permet de donner de la visibilité à la fois aux bailleurs sociaux et aux épargnants. Mais, en présentant cette stabilité comme une bonne nouvelle pour l’épargnant, Bruno Le Maire parie sur un reflux de l’inflation, que l’on commence à observer mais qui n’est pas encore certain à moyen terme. Toujours est-il que le Livret A multiplie les encours, signe qu’en ces temps incertains, il reste un moyen sûr de conserver son épargne de précaution.