Atos, un enjeu de souveraineté nationale ?

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Alors que le groupe de services informatiques a annoncé être entré en négociations exclusives avec la holding du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky (à lire ici), le cours de l’action a dévissé pour atteindre une valorisation sans précédent de 800 millions d’euros (pour un chiffre d’affaires en 2022 de 11,3 milliards d’euros). Mais, la bourse pourrait bien ne pas être le seul acteur à mal accueillir cette nouvelle.

82 parlementaires Les Républicains demandent à ce qu’Atos reste français

Dans une tribune publiée sur le site du Figaro, des députés et sénateurs Les Républicains (82 élus au total) ont demandé à ce qu’Atos reste « dans le giron français ». Selon eux, Atos participe à l’indépendance stratégique de la France.

Pourtant, rappelons que le projet de scission ne concerne que la partie la moins « stratégique » d’Atos, les services d’infogérance, le périmètre d’activités historique du géant français (renommé Tech Foundations). Tout ce qui concerne la cybersécurité resterait français, sous le nom d’une nouvelle entité nommée Eviden.

Mais, les parlementaires LR mettent en avant un autre aspect, jusque-là passé sous les radars pour demander à ce que Tech Foundations demeure français.

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Atos, pilier de la dissuasion nucléaire française

En 1996, le président de la République Jacques Chirac s’est engagé à cesser les essais nucléaires. Depuis lors, la dissuasion nucléaire française ne peut faire appel qu’à des simulateurs pour perfectionner ou modifier ses armes nucléaires, qui participent à la puissance de la France.

Or, ces simulateurs tournent sur des ordinateurs de pointe, à savoir les ordinateurs quantiques Bull, fournis par Atos, et plus précisément par l’entité qui est sur le point d’être cédée à Daniel Kretinsky. Par conséquent, en cas de vente de Tech Foundations à un investisseur étranger, la France n’aurait plus d’autre choix que de faire appel à des supercalculateurs étrangers pour sa dissuasion nucléaire.

Face à cela, comment va réagir Emmanuel Macron ? C’est un nouveau rebondissement dans le feuilleton Atos, qui agite la bourse de Paris depuis plusieurs mois maintenant.

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