Atos en bourse : le groupe chahuté par ses résultats, Kretinsky entre en jeu

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Alors que depuis plus d’un an maintenant, le groupe Atos connaît de grandes difficultés en bourse, les résultats semestriels de l’entreprise viennent ajouter de la confusion. A première vue, quand on lit les résultats financiers, publiés le 28 juillet 2023, ils semblent plutôt bons : « Marge opérationnelle à 3,8%, plus que triplée par rapport au S1 2022 » , « Croissance organique du chiffre d’affaires revue à la hausse et attendue entre 0,0% et 2,0% » (elle était au préalable attendue entre -1% et 1%), « Marge opérationnelle du Groupe confirmée entre 4% et 5% ». Mais, les fonds d’investissements et autres analystes exerçant à la bourse de Paris ont été affolés par une petite phrase.

La trésorerie : point noir d’Atos qui oriente le cours boursier à la baisse

C’est le niveau alarmant de la trésorerie qui a affolé bon nombre d’investisseurs. Dans le même communiqué financier, on y découvre que le : « Flux de trésorerie disponible attendu à un niveau similaire à celui du premier semestre, à -969 millions d’euros, reflétant le rythme soutenu d’exécution des actions de transformation majeures menées au cours de l’année ainsi que la normalisation du besoin en fonds de roulement, comme annoncé lors de la Journée Investisseurs de 2022 ».

Cela signifie que malgré les bons résultats financiers, Atos n’a jusque-là pas réduit son cashburn. Le niveau de dépenses de la société semble ainsi au-dessus de ses moyens, surtout dans le contexte de faible rentabilité actuel.

Car, parmi les sociétés actives dans l’infogérance et la cybersécurité, Atos fait figure de mauvais élève. Même si la rentabilité devrait être au rendez-vous en 2023, cela reste fragile. En trois journées de cotation, le prix de l’action est passé de 14,66 euros à 9,17 euros, faisant reculer la capitalisation de 500 millions d’euros, soit plus d’un tiers de la valorisation d’Atos. L’agitation était alors totale, et le 31 juillet, pas moins de 7% du capital de la société informatique a été échangé dans la journée.

atos bourse

Atos sort deux nouvelles du chapeau : le cours se reprend

Nouveau coup de théâtre dans ce feuilleton boursier, le 1er août, alors que le cours est au plus bas, Atos annonce deux nouvelles importantes avant l’ouverture de la Bourse de Paris. Premièrement, elle change de directeur financier, et nomme Paul Saleh. Ce cadre a un profil très intéressant qui colle avec le projet de transformation de l’entreprise.

Et, Atos précise les contours de sa nouvelle structure juridique liée à sa scission. La société deviendrait Eviden, et reprendrait uniquement le périmètre d’activités lié à la cybersécurité. Atos va jusqu’à dévoiler une négociation en cours, visiblement bien avancée.

Daniel Kretinsky entre en négociations exclusives

D’autre part, Atos entre en négociations exclusives avec EP Equity Investment pour vendre Tech Foundations, nom donné au périmètre traditionnel du groupe (l’infogérance). La valorisation de cette activité serait évaluée à 2 milliards d’euros, ce qui permettrait à Eviden de se délester totalement de la dette du groupe (la dette est actuellement de 1,9 milliard d’euros). EP Equity Investment n’est autres que le véhicule d’investissement de Daniel Kretinsky. La rumeur circulait que le milliardaire tchèque s’intéressait à Atos, mais voici enfin une marque d’intérêt concrète.

Augmentation de capital et valorisation à 12 milliards d’euros

Atos prévoit également une augmentation de capital de 900 millions d’euros, pour 7,5% du capital, pour sa nouvelle structure Eviden. Cela signifie que la société est valorisée au moment de cette augmentation de capital à 12 milliards d’euros. Aujourd’hui, l’heure reste au pessimisme du côté des actionnaires individuels (que l’on appelle petits porteurs) qui sont nombreux à mettre en doute la capacité du management d’Atos à gérer la situation.

Du côté des fonds, la situation n’est guère plus réjouissante. Le fonds Sycomore AM avait tenté de renverser le président d’Atos Bertrand Meunier lors de la dernière assemblée générale, tandis que les fonds vadeurs ont profité des résultats pour doper la chute du cours.

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