Lors de travaux de renforcement du réseau électrique le 16 juin dernier dans les Alpes, les équipes d’Enedis Alpes ont utilisé pour la première fois un groupe électrogène « zéro émission » alimenté à 100% par de l’hydrogène.
Un générateur d’électricité « zéro émission » :
Dans la commune de Le Passage en Isère, des travaux d’enfouissement d’une ligne électrique ont impacté 16 habitations sur deux jours. Pour remédier à d’éventuelles pannes de courant, Enedis Alpes a utilisé un groupe électrogène indépendant du réseau électrique : le GEH2. Cette solution temporaire permet la génération d’électricité et est fréquemment utilisée lorsqu’une intervention risque d’entrainer des défaillances ou coupures sur le réseau électrique du voisinage. La particularité de la démarche d’Enedis tient à la source d’énergie du générateur. Il est en effet alimenté, non pas par du diesel comme c’est le cas pour la plupart de ces générateurs d’électricité, mais grâce à une pile à combustible alimentée en hydrogène « gris » produit par Air liquide.
Une avancée en matière de transition énergétique et écologique pour Enedis qui cherche à atteindre ses objectifs d’augmentation de la part des énergies renouvelables à 40 % en 2030 en France dans le mix énergétique. Ces chiffres trouvent leur importance dans le cadre de la transition écologique française en vue de parvenir à la neutralité carbone dans les pays de l’Union européenne d’ici 2050.
Un impact environnemental déplacé :
Cet objectif n’est pourtant que partiellement atteint avec cette technologie, plus particulièrement à cause du type d’hydrogène mit en jeu.
L’hydrogène dit « gris » est produit à partir de gaz naturel : le procédé de vaporéformage permet de séparer les molécules d’hydrogène des molécules de carbone auxquelles elles sont liées avec de la vapeur d’eau, d’où les rejets aqueux annoncés, mais ce procédé génère également du CO2. En effet, l’hydrogène produit est dit gris lorsque le CO2 n’est pas capté à la suite de sa production. La plupart de l’hydrogène produit actuellement est de l’hydrogène gris dont la production génère environ 9.3 kg de CO2 par kg d’hydrogène produit.
De nombreuses voix présentent l’hydrogène comme l’énergie du futur « sans émission de gaz à effet de serre (ceux-ci comprennent le dioxyde et monoxyde de carbone), sans particules fines et au niveau sonore réduit ». Des avancées restent cependant à faire lors de la phase de production de l’hydrogène pour le rendre vert (produit à partir d’énergie renouvelables sans émission de CO2). A ce titre, l’Union européenne souhaite y remédier grâce à une stratégie de soutien à l’hydrogène.
